Genre : Roman mordant
Auteur : Bertrand Santini
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Publié le mardi 27 janvier 2015
Heureux qui comme Jonas a fait un beau voyage
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Jonas, c’est "jaws" prononcé à la française avec du pop corn dans la bouche. "Jaws" est le film de Steven Spielberg qui a fait sa notoriété. Souvenez-vous, un fond marin, quelques sons de cuivre qui inquiètent, des jambes, un requin, une mer rouge... et des traumatismes en pagaille. A l’époque, le faux requin (car il était bien mécanique ce "dentier" aquatique) avait un petit nom : Bruce. Et nul ne se baigna plus sans penser à lui ainsi qu’ à ses dents pointues et ses gencives entreprenantes.
Bertrand Santini, l’auteur du roman, a préféré le nommer "Jonas". Toute ressemblance entre les requins est évidemment fortuite.
Dans la Bible, Jonas, un prophète, reste quelques temps dans le ventre d’une baleine. Dans le roman de Bertrand Santini, Jonas, un requin mécanique est lui aussi enfermé dans le ventre d’un parc d’attractions pour vieilles gloires, Monsterland. A l’heure du numérique, que faire du mécanique ? Des monstres de foire pour faire resurgir les petits frissons passés...Un peu comme le train fantôme, somme toute. Cette maison de retraite semble le paradis pour Jonas. Et pourtant, ce dernier est à deux nageoires dorsales de passer à la casse. Jonas a du plomb dans les ailerons et subit une avarie : le blocage de mâchoires au moment de serrer les dents sur une actrice en maillot de bain. C’est LA panne de trop.
Et trop c’est trop, c’est la poubelle ou le grand air. Jonas veut vivre enfin le rêve iodé. Il est aidé dans son entreprise par un Godzilla et des monstres en tout genre... En regardant bien, on trouve même un petit Yark. Le Yark,vous vous souvenez ?
Jonas va vivre une aventure qui le guidera de référence en référence vers son destin. Jonas a un coté Pinocchio. Il croise même un manchot qui fait office de Jiminy Cricket... Parcours initiatique et drolatique d’une machine qui ne veut plus l’être, ce roman est une nouvelle réussite du papa du Yark.
Sans Laurent Gapaillard, Bertrand Santini a trouvé de nouveaux crayons pour illuminer son texte. Paul Mager a le coup de crayon vif et sait dessiner des requins comme personne...
Pour tout vous dire, Jonas est un roman jeunesse qu’il faut lire pour avoir envie d’écrire... Très bien illustré, il est bourré de références au cinéma et au conte. Bref, du très bon !
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