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Samedi 15 juin dernier, Pierre Luneval, que vous aviez pu rencontrer lors de l'événement "Bezons fête le livre" du 25 mai, nous a fait le plaisir de revenir à Bezons pour animer un atelier d'écriture autour du polar à la médiathèque.

Pierre a pu vous guider et vous aider à la rédaction d'un petit récit qui, thème du roman policier oblige, devait évoquer le mystère, le frisson et le suspens...

À la lecture des textes (dont vous pouvez un échantillon ci-dessous) que vous avez écrits, nous pouvons affirmer que le défi a été magnifiquement relevé !

Un énorme merci à vous pour votre participation et d'avoir si bien joué le jeu !

Pierre Luneval copy

Fais dodo

Le sommeil ne viendra pas. Elle le sait… Cette boule dans le ventre, ces respirations courtes, ces pensées qui reviennent sont autant d’indices de l’angoisse. Elle les connaît par cœur. Elle reste encore un peu au lit. Alors elle ressasse, elle reprend le fil de cette journée passée, même s’il faut bien admettre que ça fait un moment que ça dure : les cris, les sonneries stridents du téléphone, les disputes, ma foule, les sollicitations et les commentaires hypocrites… Elle s’est encore une nouvelle fois sentie submergée, noyée, comme emportée par ce flot. Ce monde qui vit et qu’elle a souvent l’impression d’observer, de regarder sans y participer. Et quand elle y prend part, elle est ballotée, emportée, bousculée. L’angoisse dans la gorge, elle se lève, 2H50 du matin, en novembre, une sirène qui passe au loin : encore une nuit sans sommeil…

Elle quitte sa chambre sans allumer. Elle connaît son appartement par cœur. Elle se dirige vers la cuisine et s’assoit sur le sol froid. Les larmes coulent sur ses joues, le sentiment de se perdre, d’être aspirée vers le fond, de subir, d’avoir une bombe dans la tête. Soit elle lâche la rampe, soit…

Elle reste là, à attendre que le jour arrive. Ni vraiment vivante, pas encore morte, plus vraiment elle non plus.

Les coups lents des cloches de l’église du quartier la sortent de son état. Une douche, le petit-déjeuner des enfants, l’école comme tous les jours… Le masque.

Sauf qu’aujourd’hui, elle n’ira pas. Aujourd’hui, elle va oser, aujourd’hui elle va parler.

Et la nuit suivante, elle dormira.

Delphine

 

Le feu de l’angoisse

Il savait que cela allait bientôt commencer. L’angoisse le prit. Il voulait partir. « Boum Tchac Pschhhhhh ». Les premières salves du feu d’artifice avaient résonné dans le ciel. Il mit ses mains sur ses oreilles en espérant que le bruit ne l’atteindrait pas. Mais l’angoisse qui était déjà bien présente monta en flèche. Les gens autour de lui parlaient fort. Trop fort. Il voulait fuir. Il se sentait envahi par une peur immense. Les pétards lui donnaient la chair de poule. Les larmes d’angoisse commençaient à venir. Lui qui ne pleurait jamais. Cette émotion de peur l’avait envahi en entier. Il ne maîtrisait plus rien. « On s’en va. On s’en va » répétait-il. Mais sa voix retentissait comme un téléphone sonnant dans le vide. Il voulait s’en aller. Trop tard, la foule trop nombreuse l’avait englouti. Les gens criaient. Le bousculait. Il se grattait le visage, comme chaque fois qu’il était inquiet. Cette fois-ci, ce serait jusqu’au sang. Les bruits du feu d’artifice éclataient comme une bombe.

Soudainement, il sentit que la foule se dispersait. Un chemin vers le calme s’ouvrait à lui. Il s’y fraya… À marche rapide. Regardant toujours derrière lui, au cas où les pétards le suivraient. Puis le bruit s’estompa peu à peu. « C’est fini » ? « Il est où le pétard ? ».

Oui, c’était fini. Mais cela allait le hanter quelque temps. Il allait en parler comme une rengaine. « Il est où le pétard ? » « Il est où le pétard ? » « Il est où le pétard ? ».

Séverine

 

Un cri inaudible

Le téléphone ne cessait de sonner, la sonnerie retentissait sans pitié dans la maison, ce qui réveilla le bébé. À 3 mois, être réveillé aussi brutalement causa au petit Nathan affolement, mais surtout angoisse.

Il pleurait de toutes ses forces ; depuis les fameuses coliques de décembre, jamais il ne se tortillait de la sorte.

L’absence de ses parents accentuait sa peur et son angoisse, il ne trouvait aucun réconfort. Ses cris restaient sans réponse.

Mr et Mme Smith étaient sortis à l’extérieur dès qu’ils avaient entendu les coups de fusil, mais également les voix des sirènes. Mme Smith était sortie en robe de chambre, son mari en pyjama rayé, lui qui était toujours tiré à 4 épingles.

Ils se joignirent au regroupement des voisins qui fabulaient sur l’événement, et analysaient les moindres détails.

- Ce qui est sûr, c’est que ça se passe chez les Windsor.

Pour confirmer leurs soupçons, les agents de police entraient à grandes enjambées dans la maison.

On voyait une ambulance arriver, et les pompiers entraient avec un brancard vide, et ne tardaient pas à sortir avec un corps gisant couvert avec un drap blanc.

Tout le quartier était en état de sidération.

Était-ce un crime ? Pour le moment aucun indice

Mme Windsor n’était pas dans sa forme ces derniers jours, elle était morose, ne sortait de sa maison que pour aller au marché, et ce, un jeudi sur 2. Depuis la mort de son fils, elle n’était plus la même.

Avait-elle songé à finir ses jours par elle-même ou son mari, las d’être accusé par sa femme d’avoir été responsable de la mort de leur fils, a décidé de lui ôter la vie et de mettre fin à toutes ces accusations sans fondement ?

Il faudrait attendre jusqu’au lendemain pour savoir ce qui s’est réellement passé ?

Pour le moment, les Smith se rappelèrent soudainement qu’ils avaient laissé le petit Nathan, bien qu’endormi, tout seul à la maison.

Ils rentrèrent affoles chez eux, espérant retrouver le petit toujours endormi.

Mais l’ambiance extérieure s’était infiltrée dans la maison et le petit était rouge et en sueur.

- Nous voilà, nous voilà, cria la maman qui culpabilisait à la vue de son enfant.

Le jour suivant, on lut dans toutes les unes des journaux en grandes lettres, crime avec un fusil de chasse. Mme Windsor était tuée par son mari, chose qu’elle aurait aimé faire par elle-même.

Maha

 

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