Comment rêver le noir ?
Il faut avec le dessin - en ce qu’il est tout simplement un matériau sec - prendre le temps de voir ou accepter d’échapper à ce temps pour juste regarder en passant. Ces deux façons d’offrir les yeux ont chacune leur importance, leur raison d’être et l’œil de celui qui regarde est le seul qui décide de ce qui sera vu.
Aile épaisse du corbeau dont les ténèbres effraient ou plumage du paon en son apothéose, l’œil qui regarde voit.
Depuis trente ans Laillier fait le noir avant de le gommer. Ses dessins nés de l'effacement révèlent ce que parfois on peut deviner au cœur des rêves : les traces de nos mythes, le plaisir de l'imagination. La mine de pierre noire savamment mêlée de fusain compressé et de secrets d'atelier nous emporte hors du temps, vers un monde dont seule l'apparence est sombre car la lumière qui naît sur ses cartons appelle à la contemplation.
Richard Laillier
Autodidacte passionné : peintre, dessinateur, scénographe, Laillier peaufine son univers au calme de l’atelier. Le processus technique semble simple : recouvrir le support de noir puis l’effacer en le gommant … mais cette simplicité n’est qu’apparente, le lent travail de lissage du noir, les superpositions, les mélanges de terres finement broyées composés au fil du temps et de l’expérience confèrent à son œuvre un caractère unique, immédiatement reconnaissable. Au-delà de la part purement technique, son univers emporte le regard vers des paysages inconnus et pourtant presque familiers qui se dévoilent à l’infini et nous convient au voyage.
Vernissage 25 avril 2024 à 18h30
(Entrée libre)